URBACT: "Nous serons les porteurs de l'URBAN, faute de dispositions européennes à partir de 2007!" [FR]

Un commentaire extrêmement important vient de sortir sur le site d'URBACT, et repris dans sa Lettre d'Informations mensuelle du 14/06/06. En résumant les résultats des deux conférences européennes de Stockholm et de Barcelone, Mathilde Auvillain écrit:

L’expérience URBAN ne sera pas reconduite pour la prochaine période de programmation. L’accent a donc été mis sur la nécessité de l’échange d’expériences qui devient essentiel pour préserver l’acquis URBAN.

Comme nous l'avions signalé ici déjà il y a deux semaines, l'Acquis Urbain des années '90 et début '00 n'a pas trouvé sa place dans les dispositions des budgets européens pour la période 2007-2013. C'est regrettable, car les stimulus européens n'ont pas été limités au co-financement, mais ils ont été des vrais déclencheurs de nouvelles approches, plus efficaces, au niveau des villes.

Ce qui a été souligné encore une fois à Barcelone:

Dans sa présentation du projet Urban réussi mené dans sa ville, Agathe Cahierre a insisté sur l’apport de l’Europe dans la définition des politiques urbaines : « Au Havre, l’Europe a joué le rôle de porte d’entrée, et non pas de simple force d’appoint comme on a l’habitude de le voir » avant d’ajouter que l’intervention de l’Europe avait permis de renouveler l’approche de la régénération urbaine : « l’Europe a par exemple permis d’éveiller les esprits à la notion de développement durable ou à l’égalité des chances ». C’est cet acquis que la première adjointe également présidente du réseau Urban France souhaite voir perdurer.

 Alors: "Que Faire?" URBACT répond:

« Plus de diffusion, plus de capitalisation »

Et le commentaire continue: 

Dans ce contexte, il appartiendra à Urbact II de devenir le vecteur de cet échange d’expériences. « La méthode Urban pourra survivre et même être renforcée, mais elle sera cette fois entre les mains des autorités nationales et régionales » confirme Elisabeth Helander : « il faut plus de diffusion et plus de capitalisation ». Pour la commissaire Hübner, « en Europe, le potentiel d’échange d’expériences et de bonnes pratiques est énorme. Il doit nous permettre d’apporter une véritable valeur ajoutée européenne au développement urbain ».

Je me rappelle des problèmes énormes que, notamment, les villes des pays qui viennent d'accéder à l'EU, ont mis sur la table à Barcelone (voir poste du 2/6/6). Elles n'ont pas encore les moyens, les budgets, les connections qui leur permettraient de rattraper les expériences des villes de l'Ouest. Il faut un effort extraordinaire de la part des villes et des régions. Pour elles. Mais aussi pour défendre et pour élaborer l'acquis urbain existant.

URBACT s'y porte candidat en s'imaginant un "URBACT II":

Si l’intention semble formelle, peu d’éléments nouveaux ont été apportés sur les modalités de la mise en œuvre d’Urbact II ni sur les moyens qui lui seront alloués.

Il semble essentiel et urgent, en ce moment, que ces moyens-là soient alloués de façon irréversible par la Commission en élaborant le budget. Tout ce qui pourrait rester dans le vague, ou dans le domaine des bonnes intentions, s'avérera désastreux pour les villes à problèmes (et à chances). Interventions auprès des chefs de gouvernement, auprès du Parlement Européen, sont nécessaires avant que le budget sera bouclé en septembre 2006!